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L’aventure en quelques chiffres :

  • Départ 2 octobre 2008 / Retour 2 août 2009
  • 1 billet tour du monde
  • 14 pays
  • 28 nuits dans un bus
  • 1 ascension à 6088m

On est en 2008. J’ai 24ans et une situation professionnelle qui ne me correspond pas. En 2005, j’ai eu la chance d’effectuer ma dernière année d’école d’ingénieur au Mexique. Une année exceptionnelle de tous points de vue (je vais passer sous silence le côté festif de cette année). Elle m’a permis de grandir, de beaucoup voyager et de rentrer en France en étant trilingue. Depuis, l’Amérique Latine me fait rêver. Ses grands espaces, sa culture, je suis comme aimanté par cette soif de découvrir ce continent.

Alors petit à petit, je mûrit ce projet de tout lâcher pour partir voyager avec mon sac à dos. Comme au Mexique, mais sans date de retour. Un grand saut dans l’inconnu, surtout à cette époque ou un an de break sur un CV peut encore être mal perçu. Mais j’ai déjà cette soif d’aventure en moi, et je décide de donner mon préavis pour mon job et mon appartement à Paris le même jour. Je m’en souviendrai toute ma vie. J’ai 3 mois pour tout organiser…

Mon plan de voyage se dessine assez vite néanmoins. J’achète un billet tour du monde auprès d’une agence de voyage londonienne. Par téléphone, à l’ancienne, internet n’étant pas encore ce qu’il est aujourd’hui. Départ et arrivée depuis Londres, et je vais faire des escales à Singapour, Sydney, Santiago du Chili, Ushuaia, puis mon dernier vol de retour se fera de Lima au Pérou. Mes étapes me laissent le temps de rayonner 3 mois en Asie du Sud-Est, puis 4 mois en Amérique du Sud, sachant que je peux facilement modifier les dates de mes vols.

Détail important : on est en 2008, les smartphones n’ont pas encore envahi nos quotidiens, et je vais donc partir sans téléphone, avec comme seul moyen de communiquer un blog et les cyber cafés des pays que je vais traverser. Skype sera mon meilleur ami pour appeler mes proches. Ils n’ont aucun moyen de me joindre en cas d’urgence. Une autre époque…

Me voilà donc parti tout seul avec mon gros sac à dos de voyage en direction de Singapour. J’y retrouve des copains et rayonne autour pendant 3 mois. Direction d’abord Bali, pour mes deux premières semaines. La découverte du voyage solo est un peu brutale, mais j’apprends vite à me débrouiller. J’y fais mes premières rencontres, je loue un scooter pour me balader sur l’île. La liberté !

Après un passage retour express par Singapour, je prends la direction du nord du Vietnam et la ville de Hanoi. Pendant les semaines qui suivent, je découvre successivement le Vietnam, le Cambodge, le Laos et enfin la Thaïlande. J’y fais surtout des rencontres incroyables et je ne serais finalement seul que les premiers jours. Mention spéciale à mon ami Gidi avec qui je voyage un bon mois ainsi qu’à Ash et Steve, un couple d’Irlandais. On a vécu des moments hyper forts au Laos notamment. Mon coup de coeur en Asie. Les rencontres se font principalement dans les bus ou dans les auberges de jeunesse. On finit par créer un petit groupe et on se donne tous rendez-vous pour fêter Noël sur l’île de Koh Phangan en Thaïlande, la fameuse plage de la full moon party 🙂 Un français, des israéliens, des écossais, une canadienne, etc.. On ne fête pas tous Noël dans nos vies et religions respectives, mais on est tous unis dans ce moment de fraternité incroyable.

Je rejoins ensuite mes amis de Singapour à Krabi et Koh Phiphi pour passer le nouvel an et quelques jours de l’autre côté de la Thaïlande avant de m’envoler pour Sydney. Je ne passe que quelques jours en Australie pour un choix financier, mais j’ai adoré ce moment. Les gens rencontrés, l’atmosphère de ce pays est dingue. J’y retournerai un jour plus longuement.

Début janvier 2009, j’y suis. Après un vol interminable au-dessus de l’Océan Pacifique, me voilà à Santiago du Chili, en Amérique du Sud. À moi les grands espaces. Après quelques jours à visiter la capitale du Chili et la ville voisine de Valparaíso, au bord de l’océan, je prends un nouveau vol pour Ushuaia. Je survole la cordillère des andes pendant plusieurs heures, c’est fantastique. Je suis au bout du monde, sur la fameuse terre de feu. En face c’est la cap Horn et l’Antarctique. J’ai 3 mois pour remonter ce continent et atteindre Lima, la capitale du Pérou.

Je passe les premières semaines en Patagonie, entre l’Argentine et le Chili. Punta Arenas, Puerto Natales, le trekking de Torres del Paine, le glacier du Perito Moreno, El Chalten et le Fitz Roy. Autant de noms et de paysages extraordinaires. C’est complètement fou. Entre ces endroits, des heures et des heures de bus dans le néant, la pampa, sur la fameuse route 40. Et enfin plus au nord Bariloche, qui marque comme la frontière de la Patagonie. Après un passage éclair par la peninsula Valdes pour y voir sa colonie de centaines de milliers de pingouins, je débarque à Buenos Aires, la capitale argentine. J’y rencontre des personnes formidables et je reste deux semaines à profiter de la vie de porteño. Une première partie de remontée de ce continent tellement riche, et encore une fois partagée la plupart du temps avec des personnes d’un peu partout dans le monde. Tellement enrichissant pour le jeune homme de 24 ans que je suis, j’ai l’impression de grandir chaque jour.

Pendant cette remontée, je découvre aussi les joies de la randonnée en itinérance. Comme un déclic. Je n’avais fait que des randonnées d’une journée, et le fait de partir pour plusieurs jours en autonomie totale avec une tente, un matelas, un sac de couchage et la nourriture nécessaire a quelque chose de grisant. Je me souviendrai longtemps de ce moment de contemplation devant un glacier immense à 23h, en plein jour…

Je repars de Buenos Aires avec un long trajet en bus de 24h pour revenir à Santiago, la capitale chilienne. J’ai rendez-vous avec mes parents qui viennent me rejoindre pour visiter tout le nord de de pays. Au programme : San Pedro de Atacama et toute sa région. Des merveilles pour les yeux. Le désert d’Atacama est un des plus arides au monde et il regorge d’observatoires astronomiques. Les nuits sont dingues. On passe deux semaines fantastiques ensemble : dunes de sables, balade à cheval, VTT, ascension d’un volcan à plus de 5000m, geysers…

Pour la prochaine partie de mon voyage, je repasse en Argentine au niveau de Mendoza et je remonte tout le nord-est de ce pays. Une superbe découverte. Ce continent est plein de surprises ! J’y rencontre une petite bande de copains au fur et à mesure des arrêts. Notamment Jordi, un catalan qui vient de remonter tout le sud à vélo avec son pote Oriol. On va voyager ensemble les 4 prochains mois.

On passe ensuite la frontière avec la Bolivie. Pays aux mille facettes. Mon très gros coup de coeur de l’Amérique Latine. Lever de soleil sur le désert de sel d’Uyuni, les mines de Potosi, la capitale La Paz (plus haute capitale du monde à plus de 3500m d’altitude), ascension du Huyana Potosi à 6088m, une semaine de randonnée sur un chemin mythique, une excursion de quelques jours dans la jungle autour de Rurrenabaque (et ses 24h de bus aller et retour depuis La Paz). Que des moments mémorables !

Me rapprochant inexorablement de Lima, et après discussion avec Jordi, je décide de repousser la date de mon vol de retour de 3 mois, pour début août. Le coût de la vie en Amérique du Sud étant très faible, j’ai assez d’économies pour prolonger l’aventure jusqu’en Colombie.

En repartant de La Paz, notre camp de base depuis plusieurs semaines, on se dirige vers le Pérou. À la frontière, on passe une nuit sur la Isla del sol, au milieu du lac Titicaca, plus haut lac navigable du monde. Après quelques jours de repos à Arequipa, direction Cuzco et le Machu Picchu, symbole bien connu du coin. Et qui est à la hauteur de sa réputation ! On passe pas mal de temps au Pérou, et on en profite pour faire deux nouveaux treks en itinérance : Choquequirao, un des plus beaux du Pérou, pour rejoindre le site Inca du même nom ; et le trek de Santa Cruz dans la magnifique cordillère blanche, non loin de Huaraz. Une pépite assez méconnue mais qui regorge de randonnées fantastiques.

Décidément, ce continent regorge de surprises et n’en finit plus de m’émerveiller !

Nous voilà en Équateur ! C’est la dernière ligne droite de cette fantastique aventure. Il me reste un mois de voyage pour profiter un maximum. On passe quelques jours autour de la capitale Quito, on va faire quelques photos au niveau de la ligne de l’équateur (Nord-Sud, Été-Hiver, tout ça). Mais on ne s’attarde pas et nous entrons rapidement en Colombie au niveau d’Ipiales. Le dernier pays !

Une chose nous frappe très rapidement dans ce pays : l’accueil et la sympathie des colombiens est incroyable ! Il faut dire que l’on a une idée très négative de ce pays dans les années 2000, à cause des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, qui signeront un accord de paix en 2016) et du trafic de drogue. Alors bien sûr il y a une forte présence militaire, mais à aucun moment nous ne nous sentons en danger. On en profite pour faire la fête à Cali, capitale mondiale de la salsa.

En parlant des FARC, nous n’allons pas tarder à faire leur rencontre inopinée. Alors que l’on se rend en bus local dans la ville de San Agustin, sur une route très cabossée, nous sommes arrêtés par une dizaine de personnes armées et en treillis. Nous comprenons rapidement qu’il s’agit des FARC, et même les colombiens n’ont pas l’air très rassurés. Mais ils discutent un moment avec nous et nous rassurent sur leurs intentions. Ils nous font finalement descendre du bus pour nous faire un discours révolutionnaire communiste, puis nous pouvons reprendre la route. Toujours garder son calme 🙂

La suite de la remontée de ce pays est incroyable. Nous passons du bon temps à Medellin, puis on file sur la côte caribéenne du côté de Cartagena de Indias. Place à la mer turquoise et au farniente. On séjourne ensuite une bonne semaine à Santa Marta, on en profite pour passer notre niveau 1 de plongée sous-marine. Pour la fin de mon voyage, j’ai envie de profiter dans avoir trop de déplacements.

On va passer quelques jours du côté du parc de Tayrona, pour se relaxer et juste profiter des paysages magnifiques. Je commence à sentir poindre la nostalgie du retour. Mais je m’y étais préparé. Tout aventure a une fin. Après 10 mois de déplacements incessants, je ressens un peu de fatigue mentale, comme un besoin de ralentir. Je suis finalement content de rentrer en France, de retrouver ma famille et mes proches. Ce tour du monde en sac à dos aura antant été une découverte de paysages et de cultures qu’une découverte de moi-même. Une ouverture sur le monde et un apprentissage de la confiance en soi et de ses propres capacités !

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