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L’aventure en quelques chiffres :

  • Départ Landorosi Gate (2250m) / Arrivée Mweka Gate (1650m)
  • 7 jours
  • 105km
  • 5000m d+ et 5500m d-
  • Deux nuits à plus de 4000m d’altitude
  • Sommet du Kilimandjaro 5895m

Ah le Kilimandjaro. Toute une histoire. Un prolongement d’une histoire incroyable aussi. En février 2019, nous sommes partis en mission humanitaire au Kenya avec une petite équipe d’employés de mon ancienne entreprise, pour l’association Lightforce. Le but ? Former des habitantes d’un petit village du Masai Mara à construire des lampes solaires pour ensuite les installer autour des villages de la région. L’objectif est double : protéger le bétail et les populations locales des prédateurs, et protéger ces mêmes prédateurs (qui sont des espèces protégées et menacées) des populations locales. Les lampes solaires se rechargent la journée avec la lumière du soleil, et s’allument automatiquement à la nuit tombée. Gagnant-Gagnant.

Au sortir de ces 10 jours fantastiques, je suis resté dans la région avec 4 copains de cette bande. Objectif : Aller gravir le Kilimandjaro voisin en Tanzanie. Direction donc la ville de Moshi.

En préparant cette aventure pour mes petits camarades et moi, j’ai du choisir la route que l’on allait emprunter et le nombre de jours de marche. De mémoire, il y a 6 ou 7 voies d’accès pour le sommet et le nombre de jours est important pour l’acclimatation, à ne surtout pas négliger dans ce genre de défi.

J’ai retenu la Lemosho Route en 7 jours, avec un summit push la nuit du 6ème jour.

Une ascension du Kilimandjaro ne peut pas se faire sans guide ni porteurs, j’ai donc choisi une compagnie locale à Moshi. Il est prévu de donner des pourboirs aux guides ainsi qu’aux porteurs le dernier soir. Il faut donc prévoir assez de liquide pour cela. Le reste est complètement pris en charge par l’agence.

La veille de partir et le premier jour, je suis assez inquiet. Je me suis foulé la cheville droite en jouant au foot avec des enfants kenyans deux jours auparavant, et elle est bien gonflée ! Mais il n’y a pas eu de torsion, donc j’ai espoir qu’elle tienne le coup. Le départ n’est pas idéal, mais je ne ressens pas de douleur le premier jour. Et cela ira en s’améliorant, me voilà rassuré.

Les 4 premiers jours sont assez tranquilles, nous marchons à bon rythme entre 5 et 7h par jour. Cela nous laisse pas mal de temps pour nous reposer et nous acclimater. Et faire quelques parties de Uno endiablées !!

La cinquième journée est beaucoup plus contrastée. La marche d’approche est belle, nous marchons autour des 4500m d’altitude dans des paysages désertiques, avec le sommet toujours en vue. Les fameuses neiges éternelles ont malheureusement presque entièrement disparu. Arrivés au camp de Barafu, à 4550m, mon pote de tente Jeremy commence à se sentir mal. Au réveil de la sieste, il a mal aux oreilles et une grosse migraine. Aie.. Il faut savoir que tous les soirs, notre guide mesure notre taux d’oxygène dans la sang pour s’assurer de notre bonne acclimatation. Hormis quelques maux de tête pour Rebecca, tout était parfait jusque là.

Après quelques tests, Jeremy et les guides décident qu’il faut qu’il doit redescendre le jour même. Aucun risque ne doit être pris, surtout à quelques heures de partir pour le sommet. On est bien sûr tristes de perdre un membre du groupe, mais il va pouvoir consulter un médecin et prendre un traitement efficace pour ses otites.

On se couche vers 19h ou 20h pour essayer de dormir un peu. Mais la veille d’un summit push et à cette altitude, c’est toujours compliqué. Je somnole un peu, et vers minuit, on se prépare à partir. Équipement minimum, puisque nous allons redescendre au même camp dans la matinée. Le début d’ascension se passe plutôt bien, mais le temps est maussade, il tombe quelques grésillons, et mes 3 compagnons commencent à donner des signes de mal des montagnes au-dessus des 5000m. Moi tout va plutôt bien, et j’essaye de les motiver, tout en veillant à ce qu’ils s’alimentent correctement. À deux ou trois reprises, je sens dans leurs regards que l’abandon n’est pas très loin, et que si je commence à flancher aussi, tout le groupe fera demi-tour.

Fort heureusement, tout va très bien pour moi, et ils s’accrochent incroyablement bien. On arrive à Stella Point, à 5685m après 5h d’effort. De là, il ne reste plus qu’une petite marche d’approche beaucoup moins raide pour atteindre le sommet. Le ciel nous envoie un cadeau incroyable, car lorsque nous arrivons enfin à Uhuru Peak, le point culminant du continent africain, un rayon de soleil de quelques minutes nous permet de profiter de ce moment intense. Ce fut dur, long, éprouvant, mais nous nous tombons dans les bras au milieu de quelques larmes de joie et d’épuisement.

Il est ensuite temps d’entamer la longue, très longue descente de 3h pour retrouver notre camp, sur un terrain rendu glissant par les précipitations. Les porteurs nous attendent dans la joie au campement, avec quelques pas de danse et des grands sourires. Mais on ne s’attarde pas, parce qu’il nous reste encore 15km de descente pour atteindre notre dernier camp. Quelle journée !! 16h de marche au compteur !! On est épuisés en arrivant, mais on profite d’une petite cérémonie avec les guides et les porteurs. On est fiers de nous !

Après une dernière marche de 3h, nous voilà prêts à retrouver la civilisation : une douche, la piscine de l’hôtel, quelques bières, et bien sûr notre pote Jeremy qui est venu nous attendre à la porte de sortie du parc.

La montagne est belle, et ensemble, on peut la gravir !

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