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L’aventure en quelques chiffres :

  • Départ Valencia (Espagne) / Arrivée Essaouira (Maroc)
  • 7 semaines dont 6 sur le vélo
  • 2500km
  • 36000m de d+
  • Aller et Retour en Train + Bus

 

En cette fin d’année 2023, la vie m’offre à nouveau du temps pour voyager à vélo un peu plus longtemps. Alors je commence à réfléchir à une trace et une destination. Je vais prendre deux mois off en début d’année 2024, et j’ai depuis longtemps l’envie de découvrir l’Andalousie et le Maroc. Je peux y aller et rentrer en transports. Il fait à peu près beau et chaud en début d’année. J’ai des copains qui seront sur l’Atlas Mountain Race (la célèbre course de bikepacking) entre Marrakech et Essaouira à la mi-février. Toutes les planètes sont alignées, alors je prends un billet de train pour Valencia le 8 janvier. Et c’est parti !

La première semaine est assez sportive et m’amène jusqu’à Grenade à travers de superbes parcs naturels, dont l’incroyable parc de Cazorla, et le sublimissime désert de Gorafe. 720km et 10000m de d+ en 8 jours, dans des conditions assez difficiles au début puisque la pluie et les températures à peine positives en journée jouent avec ma forme. Je me retrouve aussi à devoir porter mon vélo chargé (entre 25kg et 30kg) sur des portions assez longues, parfois jusqu’à 5km, à cause de la terre argileuse dans les champs d’oliviers. Impossible de pousser le vélo dans ces conditions, la terre colle aussitôt aux pneus et submerge la transmission de toute part. Il fait aussi souvent -5 degrés la nuit, et même -15 la nuit à Cazorla. Heureusement qu’un refuge me protégeait. Malgré toutes ces difficultés, la succession de paysages à couper le souffle efface tout et me permet de garder un grand sourire sur mon visage. Autant te dire que j’arrive dans un état de fatigue très avancé à Grenade… Je suis même obligé d’emmener mon vélo à la révision tellement il a pris cher, alors qu’il sortait de la révision quelques jours plus tôt. Bref, une première partie de voyage comme on les aime : intense ! Et que dire de mon spot de bivouac au bord de la route dans la désert de Gorafe, surplombant un canyon fantastique, le tout en étant en galère d’eau à cause d’un bidon défectueux !

Après une journée off à Grenade, notamment pour visiter la fabuleuse Alhambra et me perdre dans ses petites ruelles, j’ai décidé d’adapter ma deuxième semaine. Une grosse dépression arrive avec du vent contraire. Alors au lieu de souffrir sur le vélo sans aucun plaisir, je prend le train pour aller visiter Cordoue puis Séville. Deux villes par lesquelles je voulais passer à tout prix. Je prends donc 4 journées off au total pour profiter de ce triptyque andalou au maximum et recharger les batteries. Je repars de Séville pour 3 jours de vélo à destination de Tarifa avec pour objectif de traverser vers Tanger, au Maroc, avec le ferry. La météo plus clémente me permet de repartir sereinement. Je me rends compte que la première semaine m’avait vraiment épuisé.

Arrivé à Tanger, la magie opère. Je me prends une chambre chez l’habitant dans la médina, et je profite de l’ambiance toute la fin de journée. Premier tajine, sourire aux lèvres. Je sais que je suis au bon endroit 🙂 Mes premiers tours de roues au Maroc s’accompagnent d’une première crevaison dans la pampa. Je voulais passer en Tubeless avant de partir, mais les roues d’origine de mon Genesis ne sont pas compatibles. Je vais le regretter plus tard… Après plus de 20000km au compteur, il sera grand temps de les changer. Je rejoins la côte méditerranéenne que je longe pendant une journée avant de bifurquer à droite et de rejoindre la perle bleue du Maroc : Chefchaouen. Quelle bijou ! Dire que j’avais jamais entendu parler de la beauté de cette ville, seulement de sa réputation de capitale du haschisch. Bon, il y a quand même au moins 20 mecs qui ont voulu me vendre du shit en 2h dans la médina…

Nouvelle adaptation en vue. Je devais continuer ma route à vélo jusqu’à l’Atlas, que je voulais traverser deux fois avant de rejoindre Marrakech peut avant le début de la course pour voir les copains. Mais j’ai eu au téléphone ma pote Sophie qui vient d’arriver à Ourika, au pied de l’Atlas. Elle prévoit d’y rester quelques jours pour s’acclimater avant la course, et rouler dans le coin. Je décide de la retrouver pour avoir un peu de compagnie sur le vélo et me poser dans cette région. Ni une ni deux je prends un bus puis un train et me voilà arrivé à Marrakech. J’y passe une nuit, met un pied et une roue sur la place Jemaa el Fna, et décide de fuir cette ville le plus vite possible le lendemain matin pour aller à Ourika, 40km plus au sud. Il n’y a rien qui va dans cette ville, tout me paraît artificiel, fait pour les touristes qui viennent passer deux nuits en avion dans des hôtels de luxe. Après autant de jours dans la nature, j’imagine que le gap était trop grand.

Je reste une grosse semaine à Ourika et dans le haut Atlas. Je roule pas mal avec Sophie, notamment sur une route gravel à 3000m d’altitude au-dessus de feu la station de ski d’Oukaimeden et une superbe trace de deux jours vers le Telouet Pass et Ouarzazate. J’attendais de pouvoir rouler dans l’Atlas depuis longtemps, et je ne suis pas déçu. C’est absolument incroyable.

À Ourika, on retrouve peu à peu une partie de la communauté des voyageurs à vélo, et notamment Vincent et Julien, deux amis de Sophie qui viennent rouler au Maroc tout le mois de février. On s’entend très bien et on décide de partir en itinérance ensemble. Objectif, traverser à nouveau le haut Atlas, mais via le Tizi N’Test pass cette fois, pour rejoindre Tafraoute en traversant l’Anti-Atlas. On fait une partie de route avec un autre Vincent, rencontré au hasard de la route et qui voyage plus longuement, ainsi que Maxime, un habitué des voyages à vélo et ultras. Pendant ces quelques jours, on fait des rencontres assez improbables, notamment avec des locaux et la police, qui s’assurent de notre sécurité et nous proposent des hébergements dans des petits villages. Je découvre les joies de crever 4 fois en 2km. Un bon test mental ! On reste ensuite 3 jours à Tafraoute, lieu de troisième checkpoint de l’Atlas Mountain Race. On repart ensuite sur le reste de la trace de la course jusqu’à Essouira, pour retrouver tout le monde et clôturer ce voyage exceptionnel en tout point.

Le chemin retour va me prendre un peu de temps : bus Essaouira – Marrakech, train de nuit entre Marrakech et Tanger, traversée en ferry jusque Tarifa, 4h vélo en direction de Gibraltar, puis Flixbus vers Annecy. La boucle est bouclée ! Encore une fois des souvenirs pour la vie !

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